Le colloque « La littérature sans condition », organisé par Isabelle Alfandary, aura lieu les 14, 15 et 16 juin.
Vous êtes toutes et tous cordialement invité·e·s à nous rejoindre !
Aucun inscription préalable n’est nécessaire.
Programme :
Colloque : La littérature sans condition
Université Sorbonne Nouvelle 19-21 (PRISMES), Collège international de philosophie
14, 15 et 16 juin 2019
Programme
Vendredi 14 juin
Lieu : Université Sorbonne Nouvelle, 5, rue de l’Ecole de médecine, 75006 Paris, Grand amphithéâtre (Métro Odéon)
9h : Accueil des participants et ouverture
Présidence de séance : Isabelle Alfandary (Sorbonne Nouvelle, Ciph)
9h30 10h15 : Samuel Weber (Northwestern University) : « La littérature sans condition — mais avec des conditions (Kafka) »
10h15-11h : Jean-Luc Nancy (Université de Strasbourg): « Ce que je suis en train de t’écrire, serait-ce derrière la pensée ? »
Pause
11h15-12h : Ginette Michaud (Université de Montréal) : « Lire dans la nuit »
12h-12h45 : Jonathan Culler (Cornell University) : « Problèmes de l’institution du narrateur »
Déjeuner
Présidence de séance : Alexandra Poulain (Sorbonne Nouvelle)
14h-14h45 : Mireille Calle-Gruber (Sorbonne Nouvelle) : « Se rendre à la littérature. A Feu pensant, à Merveille »
14h45-15h30 : Marc Porée (ENS, Sorbonne Nouvelle) : « Sans condition… mais pas sans nuance: le cas de D.H. Lawrence »
Pause
15h45-16h30 : Marc Amfreville (Sorbonne Université) : « La douleur en héritage ou la question de l’origine »
16h30-17h15 : Susan Bernstein (Brown University) : « La Lucinde de Friedrich Schlegel et l’absolu littéraire »
17h15-18h : Isabelle Alfandary (Sorbonne Nouvelle, Ciph): « Fiction et devenir d’une phrase »
Samedi 15 juin
Lieu : Université Sorbonne Nouvelle, 5, rue de l’Ecole de médecine, 75006 Paris, Grand amphithéâtre (Métro Odéon)
Présidence de séance : Marie-Christine Lemardeley (Sorbonne Nouvelle)
9h30 10h15 : Jean-Michel Rabaté (University of Pennsylvania) : « Nescio Vos: Littérature entre savoir et non-savoir dans Au Moment Voulu (Blanchot) »
10h15-11h : Marie Gil (Ciph) : « Pour une pensée littéraire »
Pause
11h15-12h : Axel Nesme (Université Lyon 2): « The Confidence Man : condition(ne)ment »
12h-12h45 : Marc Goldschmit (lycée Rabelais, Paris) : « La Vita Nova dans le Décaméron de Boccaccio, feinte rhétorique pour une renaissance littéraire »
Déjeuner
Présidence de séance : Catherine Lanone (Sorbonne Nouvelle)
14h-14h45 : Chantal Delourme (Université de Nanterre) : « The Waves : la phrase pour seul pas »
14h45-15h30 : Jean Maurel (Université Paris 1) : « La littérature, démon du demos »
Pause
15h45-16h30 : Hélène Merlin-Kajman (Sorbonne Nouvelle) : « Les conditions de la littérature »
16h30-17h15 : Anne-Emmanuelle Berger (Université Paris 8) : « Malaise dans la lecture »
17h15-18h : Richard Pedot (Université de Nanterre) : « Le sans condition poétique : Emily Dickinson »
Dimanche 16 juin
Lieu : USIC, 18 rue de Varenne, 75007 Paris (Métro Sèvres-Babylone)
Présidence de séance : Isabelle Alfandary (Sorbonne Nouvelle, Ciph)
9h30 10h15 : Laurent Milesi (Shanghai Jiao Tong University) : « Le sujet de la littérarité »
10h15-11h : Patricia Dailey (Columbia University) : « Parenthèses : littérature et la division interne »
Pause
11h15-12h : Cécile Wajsbrot : « Un objet non identifié »
12h-12h45 : Gisèle Berkman (Ciph) : « Une seconde fin de la littérature? Quelques réflexions à partir de Maurice Blanchot »
Argument
La littérature occupe dans le champ du savoir et l’institution universitaire une place tout à fait singulière. Elle n’est pas réductible à un discours, son rapport au savoir positif est instable, sinon intenable. L’écriture littéraire que Jacques Rancière désigne comme relevant d’un « je de l’énonciation poétique » (Politique des poètes), que Jacques Derrida identifie comme « secret sans secret » (Donner la mort) ne se laisse pas appréhender sans opposer à ses lecteurs une résistance radicale.
La littérature est depuis l’Antiquité un sujet de débat pour une autre discipline, — une autre discipline justement née de la séparation épineuse d’avec elle — la philosophie. À cet égard, la question de la littérature est inséparable d’implications politiques originaires et lancinantes. En effet, à la différence d’autres formes de discursivités positives, assignables, propres, la littérature vient brouiller les frontières ontologiques et catégorielles, rendre indécidables les identités.
La question de la transmission de la littérature sera ainsi au cœur des débats de ce colloque à l’heure où les enseignements de littérature diminuent, où des départements de lettres disparaissent dans le mouvement plus général de recul des sciences humaines. Même dans les lieux où la littérature continue d’être enseignée et lue dans des cadres institutionnels, on pourra se demander si toutes les approches du texte littéraire sont également pertinentes. Comment aborder la littérature ? Qu’en est-il de sa valeur documentaire, culturelle ou historique ?
L’enjeu de ce colloque qui réunira des lecteurs et des enseignants de littérature et de philosophie, venus de France et de l’étranger, issus de contextes et de traditions philologiques et pédagogiques différents, sera d’interroger l’hypothèse d’une littérature entendue dans son inconditionnalité. C’est de l’exceptionnalité de la littérature, de la singularité de son geste, de l’énigme de son impouvoir qu’il sera question.